mardi 23 juin 2009

Hadj Mokrane Ait Ougawa

Azouaou Ahmed (Hadj Mokrane Ath Ougawa)

Sa vie

Il est né le 3 juillet 1913 à Ait Saïd (douar Ath Idjeur)

Fils de Arezki ben Mohand et de BOUBAKOUR Fatma bent Boudjemaa

Il est père de 7 enfants (4 garçons et 3 filles), marié à SADAOUI Djedjiga bent Arab ATH ALIOUSSAID, elle-même l'aînée de 9 enfants

Il est le seul garçon (mâle) de l'Hara Ath Ougawa, vivant en communauté avec les familles de son oncle Hadj IDIR (QDASA) et de son cousin Mohand Ameziane. Toute l'attention sera portée sur lui, notamment par son oncle.


Volontaire à souhait, il était toujours disponible pour les travaux des champs, de construction, et d'alimentation de Tahoua (moulin à blé) à Ibouyisfen, en mazout à dos de mulet à partir d'Azazga. Pour l'anecdote ; il ne montait jamais une bête chargée.

Son cursus scolaire

Il fit ses études à l'école de Tslatha (Ath Ikhlef), distante du village de quelques 3 kilomètres qu'il parcourait à pieds tous les jours, et en toutes saisons.

Il obtient avec brio le certificat d'études primaires élémentaires à Larbaa N'ait Irathen ‘(Fort National) le centre de l'examen, en compagnie deSi Mohand Oulhadj (colonel Akli Mohand Oulhadj) et de Saïd Ath Kejou.

Après son certificat d'études, son père voulait lui acheter un troupeau de chèvres et des brebis et d'en faire un fellah.

Son oncle Hadj IDIR jura d'en faire un lettré (âalem). Il décida contre l'avis de son père de lui octroyer une bourse d'études au Collège des Cours Complémentaires deTizi-Ouzou.

De ses études à Tizi-Ouzou, il obtient coup sur coup le brevet d'enseignement primaire supérieur en 1932, puis le brevet élémentaire en 1933

A Tizi-Ouzou, il a partagé, pendant 3 ans, la chambre d'internat avec le futur et célèbre écrivain Mouloud FERRAOUN.

Par ailleurs, avant de bénéficier de la chambre d'internat, et pendant 4 mois, il rentrait chaque jour au village.

Il faisait tous les jours Assif- Ousserdoune - Tizi-Ouzou et retour à vélo. (vélo de course). La route goudronnée s'arrêtant à cette époque à Assif Ousserdoune

Il laissait son vélo à Assif Ousserdoune dans un garage d'un ami à son oncle, pour continuer ensuite jusqu'au village à pieds, passer la nuit et retourner le lendemain. (Sacrée volonté, courage et vaillance)

Par la suite son oncle l'emmena à Sétif, ou il l'inscrit au collège colonial (futur lycée Albertini, puis Kérouani).

Son parcours militaire

Il est incorporé au service militaire du 23 octobre 1934 jusqu ‘au 16 octobre 1935, ou il obtient le grade de caporal de 2éme classe

Il fit son service respectivement à Blida puis à Médéa, avec le 1er régiment de tirailleurs Algériens

Au déclenchement de la seconde guerre mondiale, il est rappelé dans les services axillaires de l'armée du 29 septembre 1939 au 28 Août 1940.



Son parcours professionnel

Après son mariage, il dut entrer de plein pied dans la vie active, pour aider sa famille vivant en communauté.

Il se rend en France en 1936, ou il débuta comme facteur aux PTT de Paris, dont il connaissait les rues par cœur. Condition sine qua none pour y être recruté. Les poussières des sacs de courrier lui étant nocives, il quitta la poste pour les chemins de fer français (SNCF), ou il fit ses début en 1937 , à la naissance de son premier enfant (Mohand Arezki) décédé par la suite.

Travailleur acharné, il voulait faire carrière dans la société. Mais des ennuis de santé l'obligent à demander une mutation en Algérie.

Un échange de courrier dans la revue de l'entreprise « la vie du rail », lui a permis de dénicher un collègue voulant réintégrer la métropole et la permutation se fit. Il est affecté au dépôt de Perrégaux (actuellement Mohammedia) dans l'Oranie, ou il resta jusqu'à 1940. Il est muté par la suite à Alger en 1942, puis il sera nommé à Sétif et en rester jusqu' en 1963.

En dépit de ses compétences avérées, il ne progressa guère durant sa carrière (les français ne gobant pas les indigènes) jusqu'à sa mutation en octobre 1963 vers la direction générale des chemins de fer Algériens, ou, il exerça jusqu'à Août 1968.

Il fut admis à la retraite avec le grade de chef du bureau de 1ère classe, échelle 16 (classé au rang de cadre supérieur).

Sa modestie le conduit à refuser une promotion alléchante, Le directeur général lui avait proposé un poste supérieur, occupé par son responsable hiérarchique M. Louis CHABRIER, moyennant le limogeage de ce dernier. La réponse sèche fuse « CHABRIER est plus Algérien que moi et beaucoup d'autres, vu les services qu'il a rendu à la SNCFA. (Société Nationale des Chemins de Fer Algériens). Si vous le démettez, faites en de même avec moi, et fermer le service. Un autre n'aurait pas raté l'occasion d'accéder au poste.

A la retraite, le directeur général le nomme chef de bureau honoraire, pour les services rendus à la Société Nationale des Chemins de Fer Algériens.

De sa vie

Musulman résolu. Dès son jeune âge, il vouait à son culte une large disponibilité.

Un fait marquant mérite d'être rappelé : Du temps où il exerçait à Montargis en France, il ne ratait, en aucune manière, la prière du vendredi à la grande mosquée de Paris. Ville distante de 160 km, qu'il faisait chaque semaine sans avoir même à boire l'eau de cette dernière (Paris)

Il accomplit son pèlerinage en février 1971 en compagnie de hadj Ali MOKHTARI (Ali Oulmokhstar)

Il reflète le parfait musulman mesurant ses paroles, n'écoutant que sa conscience, et ne s'occupant de rien de ce que disent les gens autour de lui. Sa loyauté et sa modestie n'ont pas d'égal. C'était une encyclopédie vivante, dotée d'une mémoire d'éléphant

Il s'intéressait notamment à :

  • la politique étrangère notamment.
  • les sports, en particulier la boxe, le tour de France cycliste et le football. Il ne ratait point les grandes confrontations, même si elles se déroulent durant des heures tardives.

C'était un marcheur invétéré, car il effectuait souvent le trajet Ighzer Amokrane -Ait Saïd et retour à pied, à travers le mont « Chréa » et cela une bonne partie de sa vie. La dernière le fut en 1968 à l'âge de 55 ans.

Il était infatigable, toujours prêt à rendre service, pourvu qu'on le lui demande. Il a toujours fait passer les intérêts des autres, avant les siens. Il se privait pour venir en aide aux nécessiteux.

Il jouit à Sétif et à Alger notamment, d'une grande notoriété de la part de tous ses voisins et ses collègues de travail. Par ses actes de bravoure et de bon musulman, tous les gens à Sétif nous vouent à ce jour un grand respect, et c'est là le meilleur investissement.


Sa femme Sadaoui Djedjiga

Il décéda malheureusement un certain samedi 17 avril 1993 à l'hôpital Mustapha à Alger, des suites d'une réplique d'un infarctus du myocarde à l'âge de 80 ans. Il est enterré le 19 avril 1993 à Ait Saïd, comme il a tenu à le faire savoir à sa manière en disant ceci :

« J'ai rêvé avoir dit à un Sétifien : je jure par dieu que je n'échangerai pas un gravillon de mon village contre tout Sétif. »

Ceci veut tout dire

Que son âme repose en paix auprès de ses parents, sur le monticule d'Ahmam Taourirt, ou sont également enterrés ses parents, proches et amis qu'il a côtoyés durant sa vie.

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