lundi 19 janvier 2009

Hommage à un valeureux moudjahed

Décès d’un ancien chef de Zone de la Fédération de France du FLN.

             Hadj Mohand Oulhadj  Ait Ali Oussaid (SADAOUI) du village Ait Said, Daira de Bouzguène, ravi aux siens à l’age de 79 ans, terrassé par une méchante maladie.

Il a été inhumé ce Dimanche 18 janvier au cimetière du village natal, en présence d’une foule nombreuse.

Ancien cadre de la Fédération de France du FLN, il était responsable de la Zone de Marseille.   

            Un émouvant hommage lui a été rendu par ses anciens compagnons, qui n’ont pu contenir leur émotion, ils  étaient très affligés par la perte  de quelqu’un avec qui ils avaient partagés les moments très difficiles de la révolution.  

Venus de loin (d’Alger, Blida et Tipaza) ils ont tenu à l’accompagner jusqu’a sa dernière demeure, malgré leur état de santé, très fragile,  la plupart ne peuvent se tenir debout très longtemps, conséquence de tout ce qu’ils avaient enduré pour la libération de l’Algérie.

Tous ont loué son patriotisme, son sens de l’organisation, son désintéressement et surtout son intégrité.

     Les gens de son village ou des environs, quant à eux, le connaissaient comme un homme très pieux, humble et  mesuré, malgré son aura. Un homme à principes. Il était très estimé et respecté. Son comportement au village était exemplaire et sans reproche.

Il était la seule personne à rendre visite à tous les foyers du village le jour des fêtes de l’Aid, pour les présentations des vœux. Il ne néglige aucune famille. D’ailleurs l’Aid Tamokrant de cette année, son absence a été fort remarquée, tout le monde avait compris qu’un événement très grave lui était arrivé pour manquer, ainsi, à son devoir sacré d’être parmi eux et tous ont compati et demandé de ses nouvelles.

Autre trait de caractère : il ne pouvait jamais arriver au village, passer devant quelqu’un, fut il un enfant, sans le saluer. Il était à l’écoute de tout le monde. Il ne montrait jamais son agacement quand les gens se confiaient à lui, vous pouvait lui débiter vos histoires, aussi futiles soient elles, pendant des heures, sans jamais vous montrer son impatience ou son irritation. Les gens, pour une fois où ils trouvaient une oreille attentive, en abusaient.

            Il ne peut jamais manquer un événement (maladies, décès ou fêtes) chez un proche, malgré son état de santé. Au grand dam de ses médecins (ses filles et ses beaux fils) qui lui déconseillaient  tout déplacement, après une intervention chirurgicale ou un traitement lourd,  qui nécessitent une immobilisation totale et repos absolu.

            Personne ne peut le dissuader encore moins l’en  empêcher. Surtout pas ses enfants ou sa pauvre femme, la seule à subir son ire. Gare à celui qui lui cacherait un événement incompatible avec son état. Le devoir avant tout.

      Il avait servi la Révolution et la Patrie, honnêtement et loyalement, sans jamais avoir bénéficié  d’un quelconque avantage lié à sa position d’ancien cadre de la Révolution ou de la Sûreté Nationale, son Ex employeur. Il en avait fait, par contre, profiter beaucoup de monde : les uns pour l’obtention d’un passeport ou d’une autorisation de sortie, à l’époque, d’autres pour un dédouanement de marchandises au port d’Alger, quelques uns pour leur ennuis avec la justice ou la police, ou enfin pour un poste de travail ou un logement. Il était  continuellement sollicité et ne refusait jamais d’en venir en aide. Il se faisait  un devoir de rendre service.

Il ne s’était véritablement «enrichi» personnellement qu’après sa retraite de la DGSN et qu’après que ses enfants aient grandi et commencé à travailler.

 Tu me manqueras beaucoup, personnellement, a Dda Lhadj, je t’ai toujours estimé et admiré, malgré nos légers différends sur les débats qui agitent notre société et qui nous opposaient parfois.

Je suis convaincu qu’une bonne place t’est réservée dans l’au-delà, tu as été très généreux, loyal, droit et surtout tu n’avais jamais snobé quelqu’un.

Adyefk rebbi sbar i warrew ik et à Nanna Hadja. Et à nous tous, aussi, car tu était un père pour certains et grand frère pour d’autres.

                                                                                                                             Abdennour.

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